Pourquoi le cheval ?
L’équicie est un accompagnement social dans lequel le cheval a une place de coéquipier « éclairant ». Le fondement de l’équicie est d’étudier, de connaître et de décoder les comportements de l’équidé. C’est la relation inter-espèces qui éclaire l’ensemble des situations.
Cet éclairage est rendu possible par la nature même du cheval :
- C’est un être vivant. En tant que tel, il interagit avec son environnement en permanence. Tout ce qui se passe autour de lui l’intéresse, soit par simple curiosité, soit par intérêt, soit par inquiétude. Le cheval n’est donc pas inerte et stimule la personne en permanence.
- Le cheval a ses états propres. Ces derniers vont interférer avec l’état de la personne dans un échange perpétuellement renouvelé. Cet échange renvoie sans arrêt à soi si l’on souhaite parvenir à établir une relation positive avec son cheval.
- Le cheval est un être différent de nous : poils, odeur, taille, couleur, chaleur… Il éveille ainsi toute notre palette sensorielle et nous offre une ouverture vers l’altérité.
- Le cheval n’a pas le même rapport au temps que l’humain. Il vit dans l’instant. Il nous invite à être présent, conscient de chacun de nos gestes, nos attitudes, nos intentions et de nos émotions au moment ou nous les vivons. Améliore la conscience de soit.
- Le cheval a ses propres codes de communication. Il y a des règles à respecter pour l’approcher et pour tisser une relation positive. Cela permet d’apprendre à respecter un cadre, de s’adapter à de nouvelles règles. De plus, la grande force de la médiation animale vient de ce que la communication n’a pas forcément besoin de passer par des mots. Face au cheval, la relation passe par le regard, les sons, le toucher, les odeurs, ainsi que la posture et le geste. Cette entrée en relation que tout être humain a connue dans les premiers mois de sa vie est toujours possible, même en situation de handicap.
- Le cheval ne juge pas. Son impartialité vient des caractéristiques de son cerveau : privé de cortex préfrontal, il ne peut ni juger, ni tricher avec la réalité. Il ne connaît pas le mensonge. Il prend l’humain tel qu’il est et réagit à ce qu’il perçoit de lui (ses émotions, sa forme physique, ses gestes et postures…), instant après instant.
- C’est un être porteur. Cette caractéristique le distingue des autres animaux habituellement utilisés en médiation. Le mouvement du cheval au pas provoque sur son cavalier, même inactif, un mouvement hélicoïdal qui sollicite chez lui 300 muscles. Ces muscles sont les mêmes que ceux d’un marcheur, reproduisant ainsi le mouvement locomoteur de la marche.
De plus, le fait d’être porté amène différentes sensations comme le balancement, la chaleur, la douceur…